Pendant le confinement lié à la pandémie du Covid-19, on voit plus de vélos dans de nombreuses villes : il y a moins de voitures dans les rues, et beaucoup de gens qui avaient l’habitude de prendre les transports en commun (TC) sont passés au vélo, souvent par peur de la promiscuité à l’intérieur des TC.
Certaines villes, surtout celles qui avaient l’habitude de faire des aménagements temporaires pour le vélo, ont mis en place de tels aménagements pour le temps de la pandémie. Des exemples instructifs pour nous.
Le bon exemple de Bogota
Bogota est la capitale de la Colombie. Étonnamment ce pays est devenu en quelques années une destination de vacances pour beaucoup de Français, et beaucoup sont revenus étonnés que chaque dimanche, le centre-ville de Bogota soit fermé aux voitures (depuis 1974 semble-t-il !).
Du coup, quand est arrivée l’épidémie et que les vélos se sont multipliés, la ville a pérennisé les aménagements du dimanche, en commençant dès la mi-mars.

[extrait du même article] La ville a déployé progressivement 22 km, puis 117 km de pistes cyclables temporaires, avant de redescendre à 76 km (l’intérêt de l’urbanisme tactique : c’est démontable du jour au lendemain !).
Bon, on voit ci-dessous que la ville de Bogota possède déjà 550 km de pistes cyclables, ce qui montre que cette ville était déjà bien avancée sur le vélo avant la pandémie…

Un exemple qui n’est pas resté seul
Le 25 mars, la ville de Mexico a embrayé et propose actuellement 330 km (!) de pistes cyclables temporaires.
Le 30 mars Berlin a élargi des bandes cyclables, comme on le voit sur la photo ci-dessous
Ce point nous intéresse particulièrement, puisque nos bandes cyclables sont en général très étroites. Or de nombreuses études ont montré que les itinéraires vélos n’ont véritablement de succès que s’ils sont assez larges pour que 2 cyclistes roulent de front (un averti qui emmène un débutant, 2 collègues/écoliers qui discutent en allant au travail…) et même assez large pour qu’un 3ème cycliste puisse les doubler. On arrive alors aux 2m souvent suggérés. On comprend alors la logique de l’aménagement Berlinois, qu’on pourrait copier.
Comme notre situation locale entre voiture et vélo est comparable à celle des États-Unis (qui nous ressemblent beaucoup plus que les pays-Bas…) les anglophones peuvent regarder la vidéo ci-dessous (les autres comprendront également largement, c’est visuel)
Enfin on peut citer la ville de Milan, comme le fait cet article du Guardian traduit par Courrier International
Et en France ?
Pour l’instant, il y a encore peu d’exemples. Mais ça pourrait bouger :
- Élisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique et ancienne ministre des Transports de ce gouvernement, a demandé au Club des villes cyclables de coordonner les initiatives des collectivités territoriales en matière de vélo pour la période de sortie du confinement. Notre fédération la FUB est évidemment mise à contribution et nous a demandé de relayer auprès de nos élus (dans notre cas, des lettres sont parties hier !)
- Cet après midi (!) 22 avril 14h, un webinaire du CEREMA aura lieu sur ce thème. Renseignements ici.
- Ça bouge au niveau de notre Métropole MPM, comme le signale cet article de GoMet’
L’idée la plus fréquemment suggérée est de transformer temporairement les rues à 2×2 voies comme ci-dessous

Et faire ce type d’aménagements temporaires n’est pas si difficile : on en fait lors des chantiers de réfections de route et quand on prend actuellement la D5 à hauteur de Saint-Mitre, on voit des aménagements provisoires comme les cyclistes en attendent !

Pour aller travailler de Martigues nord à Fos/mer (vieux centre) en VttAe via la Route blanche et les Arcades,
comment est-il possible d’éviter la voie rapide qui est franchement dangereuse entre Lafarge et Fos ?
cordialement, FB