Même si je suis toujours sur Warmshowers et accueille régulièrement des cyclotouristes de passage, je ne publie plus de « témoignages » car je n’y trouve plus matière, que ce soit en terme d’originalité de voyage ou pour la vision extérieure vis-à-vis des aménagement cyclables de notre territoire.
Gilbert, qui est passé ce 29 mai, fait exception et mérite un article à deux titres :
- il voyage pour une noble cause : le don d’organe
- il voyage en vélo couché et fait même partie d’une association dont j’ignorais l’existence

Un voyage pour informer sur le don d’organe
Faire un tour de France à vélo c’est bien, le faire pour une bonne cause c’est mieux. C’est le choix de Gilbert, qui a été confronté personnellement au don d’organes, et a pensé à cette cause pour le tour de France à vélo qu’il souhaitait faire. L’association France Adot a tout de suite adhéré à son projet de sensibilisation. Un site présente ce projet : https://cycladot56.wixsite.com/website. Pour résumer très grossièrement : même si l’acceptation du don d’organe est désormais le choix par défaut (ce qui a permis une augmentation du taux d’organes prélevés sur les personnes en état de mort cérébrale), les familles sont néanmoins questionnées, avec un taux de refus final qui peut sans doute être abaissé par de la sensibilisation.
Gilbert est parti du Morbihan, où il réside, et tourne dans le sens des aiguilles d’une montre. Il a ainsi fait le tour de la Bretagne, est passé en Normandie, dans le Nord, le Nord-Est, puis a grossièrement descendu le Rhône et fait une halte à Marseille. Il s’est arrêté à Istres avant de filer sur Arles. Il lui reste environ 1/3 du tour (de France rappelons-le) à effectuer.
Ses étapes font 80 km en moyenne, elles sont organisées pour rencontrer le maximum d’associations locales de sensibilisation au don d’organe, qui parfois l’hébergent. Cyclotouriste de longue date, il contacte aussi les associations locales de cyclotourisme qui l’accueillent parfois ou organisent un accompagnement (un cyclotouriste d’Arles est ainsi venu à Istres pour faire le trajet avec lui). Pour le reste Warmshowers fait le taf.
Ses soirées sont bien remplies par les contacts à prendre, où la presse tient une grande place. Le soir qu’il a passé chez moi, Gilbert est ainsi passé en direct sur France Bleu.

Un adepte du vélo couché depuis 13 ans
Après plusieurs grandes randonnées en vélo « normal » (trois « diagonales » chères aux associations de cyclotourisme, et deux Paris-Brest-Paris quand même…), Gilbert s’est aperçu que sa position sur le vélo n’était pas bonne à long terme et il a tenté – et adopté – le vélo couché en 2010.
Il a tout de suite opté pour le trike (le vélo couché à trois roues), très stable, qui rappellera aux lecteurs du blog le passage de le passage de Scott en 2017. Le trike de Gilbert date de 2010. Il n’en a donc jamais changé.
Gilbert est suffisamment convaincu par le vélo couché qu’il est membre actif de l’association française de vélo couché. Il trouve notamment que, sur route, les voitures font plus attention aux vélos couchés qu’aux vélos « normaux ». Ce paradoxe s’explique peut-être parce que
- les vélos couchés sont plus rares
- dans le cas de son trike, ils sont plus larges
- dans son cas, il est toujours éclairé (arrière + avant) et a ajouté un « écarteur de danger » customisé (et « les conducteurs n’ont pas envie de rayer leur carrosserie »).
En ville, il n’a pas peur de ne pas être vu (les vélos couchés sont beaucoup plus bas que les vélos « normaux »). L’arrivée à Marseille a été sereine car l’ENSOSP (les sapeurs-pompiers) d’Aix-en-Provence avait mis 2 véhicules pour assurer sa protection !
Bonne route à lui et on lui souhaite de nombreux contacts et interviews dans le cadre de son beau et noble projet si plein de sens !
Et sa conclusion concernant le don d’organes : Réfléchissez, décidez et informez vos proches de votre choix concernant le don d’organes. Tous donneurs, tous receveurs !